jeudi 27 décembre 2007

Chronique du temps des fêtes

Ma mère m'a donné une télévision à Noël. Ben oui, j'ai pas trop résisté, bon c'est pas si pire, genre écran 4 pouces noir et blanc de calibre promotion Canadian Tire à 19.99$. Un animal de compagnie plutôt étrange mais presque sympatique. Je me sens comme une femme préhistorique avec ma bébelle made in china. Hier, j'ai écouté les Pirates des Caraïbes en cuisinant des petits pâtés à l'oie et aux champignons sauvages.

J'avoue que c'est un plaisir coupable (j'ai peut-être trop écouté Les Vulgaires Machins), et c'est peut-être mieux que de passer des heures sur Facebook ou de jaser avec des filles en chaleur sur MSN. Je suis tellement Lo-Tech mais j'suis trop punk pour être hippie, c'est un entêtement ancestral, mon gène d'aventurière insoumise qui chauffe mon sang, mon ordinateur est un dinosaure à pédale, ma télé, une p'tite boîte en plastique cheap. Tant de moyens pour s'évader, Ah! Froide solitude des soirs d'hiver. C'est mieux que rien. J'vais arrêter de chialer.

C'est le temps des fêtes, ma mère m'a offert aussi un très beau livre, Une histoires des québécoises, en photos, de Hélène-Andrée Bizier. Fascinant. Une approche thématique très intéressante suivant les grandes époques de la vie, la femme et toutes ses facettes. Fille, femme, folle, mère, bonne soeur, fermière, ouvrière, soldate, infirmière, immigrante, amérindienne. Elles sont toutes belles. Des heures et des heures de plaisirs, c'est ben plus intéressant que le téléjournal en noir et blanc...

I.S

lundi 17 décembre 2007

Contes Urbains et pirates de bord de comptoir...

Je suis sortie du théatre La Licorne hier avec un grand sourire de satisfaction dans la face. En cette journée de tempête insolite, j'ai assisté au spectacle des Contes Urbains. Je crois que je n'ai pas le choix d'assumer entièrement mon côté trash, c'est dit, c'est fait, il faut être de son temps. Ce spectacle m'a convaincu que j'avais les deux pieds enracinés dans la modernité, ça m'a donné un vif sentiment d'appartenance à l'égard de mes contemporains. L'art qui me touche, c'est l'art qui me parle, même si ça choque et ça fait mal. J'ai besoin de cette inspiration pour alimenter ma propre création et surtout sentir que je ne suis pas toute seule, que les fous et les folles de ce monde partagent tous la même espérance, être heureux 'stie!...

Histoire de bien finir cette journée blanche et étrange, je me suis rendue au Quai des Brumes rejoindre les autres naufragés. Le 5 à 7 était pas mal étiré et les compagnons déjà passablement saoûls. Je me suis taillée une place au bar. Tous dans le même bateau, accoudés sur le bord du comptoir, la bière coulait à flots, avec She's so heavy des Beatles en arrière-plan. Au rendez-vous, aventurières amères, pirates fatigués, et poètes de la pire espèce.

vendredi 7 décembre 2007

Mon État d'Urgence

Vendredi, 23 novembre, 15h18

Je me réveille à peine. La nuit dernière j'étais assise sur le bord du feu, à la place Émilie-Gamelin, jusqu'aux p'tites heures du matin à refaire le monde avec du monde défait, ceux qui squattent, qui errent, qui souffrent, qui espèrent. Je suis à fleur de peau. Les histoires et les rires tombaient du ciel, fragiles comme la neige incertaine, entre deux puffs de cigarettes indiennes.

Hier j'ai reconnu Elisabeth, une innuite. J'lui dit:" Hey, i remember you, you came and sang at the open mic session last year." Elle me répond:" What? You really remember me!" Bouleversée, elle s'est mise à chanter dans sa langue en pleurant...

C'est ça mon État d'Urgence.