samedi 5 mai 2007
Émergence du Slam sur la scène montréalaise
C'est à ma plus grande surprise l'hiver dernier que j'ai découvert qu'une scène slam francophone naissait enfin à Montréal. J'avais déjà slammé malgré moi en français devant un auditoire plutôt anglophone, au Blizzarts en 1999. C'était l'admirable Alexis O'Hara qui organisait les rencontres mensuelles jusqu'en 2000. Un peu blasée des soirées de poésie interminables, le dynamisme du slam a su réjouir mon coeur de poètesse. Inspirée, j'ai organisé grâce à la confiance de François Gourd et l'appui de Alexis O'Hara, une rencontre slam opposant une équipe francophone et une équipe anglophone, lors du Symfolium en avril 2000. À l'époque, les poètes francophones n'étaient pas très chaud à l'idée d'être en compétition et d'être jugés par le public. Étrange. Mais dix d'entre eux ont bien voulu jouer le jeu. Après ça plus rien, ça slammait pas fort à Montréal. En 2002, il y a eu une rencontre 5 à 7 lors de la première édition du Festival Voix d'Amériques où j'ai obtenu la deuxième place. En 2003, 2e édition, j'ai gagné la compétition. Après ça, l'idée du slam dans la métropole est lentement tombée dans l'oubli. Pourtant ça slamme à Vancouver, Toronto et Ottawa, un peu partout aux États-Unis et en France, depuis de nombreuses années. Comme les poètes au bois dormant, nous avons dormi jusqu'en 2006. C'est Ivy qui a su remonter ses manches et s'entourer de fidèles collaborateurs pour faire revivre la scène slam montréalaise, en français. D'abord avec Slamontréal au bar les Passages et depuis janvier 2007 avec la ligue québécoise de slam (LIQS), rencontres mensuelles et slam sessions, O Patro Vys. C'est un véritable succès et les performances sont époustouflantes. Du vrai bon plaisir. Nous avions dormi trop longtemps. Nous assistons à une véritable émergence du mouvement slam ici, et contrairement à ce que nous pourrions penser, l'idée de la compétition ne divise pas, elle n'est qu'un prétexte pour rencontrer et échanger avec des poètes de tout les horizons. C'est fantastique et surtout stimulant. Pour moi le slam est un outil essentiel pour plonger dans une oralité brut et accessible, une poésie vivante et urbaine, une parole libre et acidulée.
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2 commentaires:
C'est bien que tu relates cet historique. Une inertie et un certain conformisme s'étaient installés sur la scène locale de poésie. Non seulement les réticences étaient-elles fortes contre l'idée d'être notée mais elles l'étaient encore plus contre tout élan manifeste vers l'oralité et la performance.
Hégémonie de l'écriture sur la parole.
C'est en fait un phénomème inusité quand on regarde l'histoire de la poésie au fil des siècles: le caractère oral de la poésie a toujours été affirmé.
Tu as raison d'être emballée, car c'est emballant.
Bonne idée ton blog ! Je vais mettre un lien sur le mien.
Bye ! Isabelle.
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