samedi 19 avril 2008

Mardi 22 avril, 19h30


Faites partie de l'Histoire !
Assistez à la toute dernière soirée
des Contes des Mardis-Gras…

En compagnie des conteurs-es :

Murielle Larochelle, Marc Roberge, Isabelle St-Pierre, Éric Gauthier,
Stéphanie Bénéteau, Yves Robitaille, Claudette L'Heureux
et André Lemelin.

Bar Café Le Rive-Gauche
2656, rue Masson, Montréal
(514) 524-0347


Contribution volontaire suggérée : 10$

jeudi 17 avril 2008

LE JOUR DE LA JUPE

Je déclare officiellement « LE JOUR DE LA JUPE ». Avec 22 degrés sous le soleil et une petite brise, les genoux des filles (pas juste les genoux, hi, hi...), les planches à roulettes, la rumeur des terrasses, les bicycles à gaz pis les bicycles à pédales, enfin c’est le printemps à Montréal. Aujourd’hui sur la rue Mont-Royal en folie, j’ai entendu mon premier « couic, couic, couic... » nerveux de platopithèque femelle moyenne. Ça pourrait être le bruit ambiant que font les mangeurs de poutines insomniaques de la Banquise à 4h35 du matin... NON! C’est le bruit des insipides sandales en plastique mou en mouvement sur les trottoirs. Grosse attitude désinvolte, démarche urbaine trop cool... ÇA M’ÉNERVE S'TIE!!! Mais c’est pas grave, cette semaine on a eu une bonne nouvelle, l'usine de fabrication de chaussures et de sandales Crocs de Québec a cessé ses activités du jour au lendemain, genre ce matin on a viré 350 employés, on ferme boutique, rammassez vos affaires, nous aut’on déménage au Mexique. On appelle ça du capitalisme sauvage. De toute façon, c’est-tu assez laid ces maudits souliers-là !! Entoucas pas très sexy avec une jupe...

mardi 15 avril 2008

Hotel Matagami

Par une nuit sans aurore, j’ai perdu l’nord
Ce matin encore su’la troisième à Val-d’Or
Entre les clubs de danseuses et les innombrables bars
Inquiets, comme des vieux conquistadors
Les gars ont mauvaise mine à force de briser d’la roche
creuser la terre, creuser la terre jusqu’en Chine
ils ont fini par plier l’échine
parce que leur seul espoir est au bout d’un trou noir
dernier chèque de chômage demain y’aura pu d’ouvrage
Nous aut’les gens d’en bas
on connaît rien de d’ça
on connaît rien de d’ça

Les draps blancs, trop blancs, troublent mon sommeil agité,
j’ai froid, le radio-réveil n’a pas sonné,
piton collé made in china, p’tit coeur magané
J’ai fait de l’insomnie à l’hotel Matagami
J’peux pas croire qu’j’suis v’nue jusqu’ici
Au bout du monde, l’ennui, j’ai pas dormi d’la nuit
Les rêveries boréales d’une p’tite fille de Montréal
Une terre peuplée de lacs, de rivières et d’esprits
Matagami « rencontre des eaux » en langue crie
Bien avant l’homme blanc, les anciens vivaient ici
Porte d’la Baie–James, kilomètre zéro
J’ai cherché le guitariste du métro
Nous aut’les gens d’en bas
on connaît rien de d’ça
on connaît rien de d’ça

La vie quotidienne d’une ville minière inventée
Persévérance, y’a rien de mieux à faire
Ça sent la misère et la vieille poussière
Mais y’aura toujours le sourire de la barmaid à l’hotel
C’est la plus belle au nord du quarante-neuvième parallèle
pour noyer sa peine, il ne restera qu’à boire
Et tout autour, une mer d’épinette noire
quelques bouleaux, au kilomètre zéro d’la porte d’la Baie-James
comme dirait Richard avec sa sagesse de bord de comptoir
Elle mange des arbres et chie de l’argent, la Domtar
Et la forêt tombe sous les lames froides des machines
pendant que les autres creusent la terre jusqu’en Chine