dimanche 5 août 2007

Du soleil, de la sueur et de la terre...

Je reviens d'un court séjour à la ferme Cadet-Roussel. J'ai dormi sous la tente, dans le champ de trèfle, au beau milieu d'un concert de grillon. J'ai été réveillée ce matin une première fois par la rosée juste avant l'aube, avec un gros frisson et l'envie pressante de me soulager. L'heure bleue, le chant des petits oiseaux et celui du coq. Au lever du jour, je suis tombée à nouveau dans les bras de Morphée. Quelques heures plus tard, bien roulée dans mon sac de couchage, la tête remplie de rêveries, j'ai soudainement été réveillée par un bruit sourd, un souffle animal, à l'extérieur de ma tente. Quelle surprise! J'ai mis le nez dehors, et j'ai vu, des vaches. Elles s'étaient échappées de leur enclos et les voilà, qui broutaient amoureusement les herbes folles, sans se soucier de ma présence.

Jean Roussel est un personnage incroyable, un être exceptionnel, un grand-père heureux. C'est un paysan qui sème à la volée l'espoir d'une vie meilleure. Pour souligner son 60ème anniversaire, il a fait le pélérinage de Compostelle. Pendant un mois, il a marché au moins 30 km par jour, il m'a avoué que c'était l'épreuve la plus difficile de sa vie. Il cultive selon le calendrier biodynamique depuis plus de 30 ans. Rotations des cultures, désherbage manuel, abeilles, vaches, cochons, poules, chèvres, chevaux, céréales, chanvre, légumes... La vie de fermier n'a rien de facile, que du travail, du coeur à l'ouvrage, du matin au soir. Du soleil, de la sueur et de la terre. Pour certains c'est un choix de vie alternatif, une vocation, un acte de résistance, mais pour la majorité des travailleurs agricoles c'est la grosse misère noire. Les fruits et les légumes ne poussent pas par magie dans le comptoir des supermarchés.

Hier soir, il y avait une fête à la ferme, pour l'occasion, un cochon cuit à la broche. Toute la journée, pendant que la bête cuisait doucement au dessus du feu de bois, des participants sont venus aider à désherber les carottes, les poireaux et les choux. Le soir venu, on a bien manger et bien bu. Le cochon devait bien faire 40 kilos et on m'a dit que c'était le plus petit, végétariens s'abstenir. Chiens, chats et mouches, rodaient autour de la table des convives, s'emparant du moindre petit morceau. Musique, conte, rires, rencontres et cigarettes. Après quelques verres de bières et un petit verre d'eau de vie de trop, la nuit tombée, j'ai repris le chemin de terre en titubant, au clair de lune, pour retrouver ma tente au bout du champ, au beau milieu d'un concert de grillon...

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